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[Sortie] Segovia et Avila
15/10/2024 07:00

Voyage n° 4
Segovia et Avila
Voyage organisé par Jean-Marie Florès et Jean-Jacques Coustaline
Du mardi 15 octobre au vendredi 18 octobre 2024
Ségovie, mercredi 16 octobre.
Après
une bonne nuit réparatrice de la longue journée de voyage du mardi,
nous sommes sortis de l’hôtel Acueducto pour revenir sous
l’aqueduc romain déjà admiré la veille au soir dans son
éclairage nocturne avec les explications de Jean-Jacques sur ce
monument remarquable par sa situation au centre de la ville, sa
dimension (800 m de long, 30 m de hauteur au fond de la vallée) et
par son excellent état de conservation, près de deux mille ans
après sa construction.
C’est là que nous nous sommes répartis en deux groupes pour suivre et écouter nos deux charmantes guides francophones dans la visite de la ville ancienne.
Ségovie se caractérise aussi par les vestiges toujours vivants d’une architecture très importante du Moyen-Age et de la Renaissance. Notre première halte fut pour la Casa de los Picos (fin du XVe siècle) et ses 617 pointes de diamant en granit. Cette ancienne maison de maître est de nos jours une école d’art.
Mais notre déambulation dans la rue principale nous fit découvrir un grand nombre d’autres bâtiments aux façades toutes gravées différemment ainsi que la très belle église San Martin (XIIe s.).
Nous
avons naturellement salué l’une des anciennes synagogues
(devenue un couvent) de Ségovie, la ville ayant eu une très
importante communauté juive (les Séfarades) jusqu’à
l’expulsion d’Espagne en 1492. Ci-contre, au sol, un écusson en hébreu en forme de péninsule ibérique.
La cathédrale Santa Maria est surnommée « la Dame des cathédrales » grâce à sa splendide et majestueuse élégance depuis le XVIe s.
Sa grande richesse ornementale en fait un trésor aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. On ne saurait choisir ce qui est le plus beau : sa nef gothique (33 m de haut) et ses voûtes d’ogives, le choeur de style gothique flamboyant, les stalles, les bas-côtés, les chapelles, les retables, les orgues, le Christ gisant de Gregorio Fernàndez (1631-1636), les grands incunables sur l’énorme lutrin, les sculptures et les tableaux… La ville jouissait alors d’une prospérité éclatante.
Notre voyage dans le temps s’est achevé à l’Alcazar (de l’arabe alqasr, «forteresse»), devenu un palais digne d’inspirer Walt Disney pour son château de Disneyland.
L’intérieur est somptueux avec sa collection d’armures et d’armes médiévales, de secrétaires et de sièges de très belle ébénisterie (la salle du trône), de vitraux, de tapisseries et de tableaux (portraits royaux, couronnement d’Isabelle la Catholique), et surtout de plafonds à caissons et autres seuils ouvragés du style mudejar hérité des arabes. Une profusion de beautés mais aussi de larges ouvertures donnant sur la campagne environnante de la Castille-y-León où l’on ne peut manquer la vue plongeante sur la chapelle de la Vera Cruz, souvenir du Saint-Sépulcre que nous avons pu visiter en fin d’après-midi avec les explications de Jean-Marie.
Après le déjeuner au restaurant Casares (service impeccable), qui avait un aspect banquet, la cinquantaine de convives tous assemblés autour d’une immense table, nous nous sommes dispersés, les uns pour « dormir la siesta », les autres pour visiter librement la ville et ses boutiques, retourner à la cathédrale, explorer les restes du quartier juif... Avant le dîner à l’hôtel, des groupes se sont formés pour aller prendre l’apéritif à la terrasse d’un café, la température clémente de la soirée le permettant après une matinée où nous avions réussi à passer entre les gouttes de pluie et de belles éclaircies ensoleillées.
Compte-rendu et photos par Michel de Peyret.
Avila, jeudi 17 octobre.
Malgré un temps menaçant et des pluies éparses, notre première vision d’ Avila est un enchantement: sous « un ciel bas et lourd» une impressionnante et spectaculaire muraille de remparts, de tours crénelées et de portes monumentales ceinture une cité aux toits rouges qui nous propulse au moyen-âge.
A l’intérieur de la cité fortifiée, menés par notre guide, Maria-Eugenia et par Jean-Marie qui traduit ses propos, nous apprenons que cette ville est la plus haute capitale provinciale d’ Espagne (1182m), que ses remparts, sûrement bâtis sur un premier tracé romain furent édifiés du XI° au XIII° siècle. Ils ont une épaisseur moyenne de trois mètres, neuf portes, dont les plus anciennes, flanquées de deux tours hautes de vingt mètres, reliées par un arc en plein cintre, sont la Puerta del Alcazar et la Puerta San Vincente. C’est par la place sur laquelle ouvre cette dernière que nous nous dirigeons vers le premier lieu de visite : la Basilique San Vincente (XI°- XIV°) où nous admirons en particulier un portail roman flanqué de statues en pied très réalistes, mais aux visages d’une intense spiritualité.
Nous nous dirigeons ensuite vers la Cathédrale aux allures de forteresse, avec son abside intégrée aux remparts et considérée comme la première cathédrale gothique d’Espagne (XI°- XV°s).
A l’intérieur, les murs, les voûtes et les
piliers, par les seules couleurs des variétés de pierres utilisées,
et des sculptures sobres mettent en valeur la variété des
ornementations artistiques, en particulier le Jubé
et
le Retable.
A noter que l’influence mauresque se fait parfois sentir puisque certaines voûtes et piliers sont richement décorés de peintures éclatantes et n’en rehaussent que davantage la beauté gothique de l’ensemble.
Le troisième axe de la visite est consacré à Sainte Thérèse de Jésus (1515-1582), puisque nous visitons l’église éponyme, et le musée attenant.
Religieuse carmélite, elle réforma l’ordre qui deviendra l’ordre des Carmes déchaux, (déchaussés car revenu à une règle plus austère). Béatifiée, canonisée, auteure de nombreux ouvrages tant biographiques que didactiques ou poétiques, son influence intellectuelle et mystique est encore aujourd’hui importante. C’est à ce titre qu’elle est déclarée docteure de l’Église catholique en 1970, la première et seule femme à ce jour. Après sa mort, son corps incorrompu devient une relique très disputée, dont plusieurs églises et couvents détiennent des éléments.
Après le déjeuner copieux et convivial comme d’habitude, il est bien agréable de flâner l’après-midi sur les remparts ou dans la ville, d’autant que soleil, vent et nuages écartent la pluie avant le trajet de retour en bus à Segovia dans la soirée.
Compte-rendu par Françoise Frament.