[Conférence] Les passages à travers les Pyrénées à l'époque de Vichy
09/10/2024 14:30

Conférence n° 6

Les passages à travers les Pyrénées à l'époque de Vichy

par M Claude Laharie

Conférence organisée par Annie Laporte-Fauret et Jean-Jacques Coustaline

Mercredi 9 octobre, à la Médiathèque André Labarrère de Pau, à 14h30.

Les passages dans les Basses-Pyrénées à l’époque de Vichy (1940-1944).

Un public nombreux a assisté à la très intéressante conférence de Claude LAHARIE, historien, spécialiste de la seconde guerre mondiale, qui a déjà publié plusieurs livres sur cette période.

Un important tournant dans la guerre s’est produit en 1942, époque où les juifs ont du porter l’étoile et ont été déportés. C’est à ce moment que sont formés les réseaux de résistance (on en répertoriera 31 : Comète, Alliance, ORA, BCRA, ….) et aussi que la fuite de France s’organise vers l’Espagne à partir de nos Basses Pyrénées.

Le département est partagé en zone occupée, Basse Navarre et Labour, et en zone « libre », Soule et Béarn. Dans les Basses-Pyrénées, les Pyrénées sont moins difficiles à franchir (moins hautes, moins larges) qu'en Hautes-Pyrénées ou Pyrénées orientales, ce qui explique le nombre important de passages.

Il y aura 3 sortes de « réfugiés » désirant passer en Espagne :

  • Ceux qui sont aidés par les réseaux de résistance (les pilotes tombés, les résistants pourchassés, les agents grillés, …) : environ 10.000 individus.

  • Les individuels (juifs, évadés, maquisards, saboteurs,…) : environ 17.000.

  • Les réfractaires au STO (créé en février 1943) : environ 5.000.

Tous seront pris en charge par des passeurs, dépendant ou non de réseaux, payés ou bénévoles, honnêtes ou non…

Le passage au travers de la montagne par des sentiers en dehors des grandes routes s’avère difficile et dangereux. Le risque d’être repris et exécuté est non négligeable, tant pour le réfugié que pour le passeur.

Et une fois passée la frontière, les réfugiés étaient entre les mains de l’Etat Espagnol, qui, s’il avait pris des distances avec l’Allemagne nazie, ne les accueillait que dans des centres ressemblant à des prisons en attendant de monnayer leur sortie (1 réfugié = 2 sacs de riz/céréales…) cela représentait donc un apport important de richesse pour l’Espagne à cette époque.

Les passeurs, parce qu’ils se faisaient grassement payer (sauf exception) n’ont pas eu le statut de résistant à la fin de la guerre. Cela explique aussi que leur histoire ait été méconnue pendant tant d'années.

Les divers récits de l’époque sont peu nombreux, beaucoup de témoignages arrivent dans les années 60- 70, ce qui laisse une grande place à la subjectivité car écrits de mémoire ou par les enfants de passeurs, etc… « La mémoire n’est pas l’Histoire » … mais elle contribue quand même à l’écrire.

Merci à Monsieur LAHARIE de la faire revivre

Compte-rendu par Catherine Gesquière-Burban



Quelques images ici.