[Conférence] Gabrielle d'Estrées, la presque reine
25/09/2024 14:30

Les années 1589-1590 constituent une période d’errance militaire et amoureuse pour Henri IV . En novembre 1590, Roger de Bellegarde, grand écuyer de France, est l’amant de Gabrielle d’Estrées ; il combat aux côtés du roi pendant le siège de Paris.

Pour consoler en quelque sorte le roi de sa défaite devant Paris, Bellegarde fait l’éloge de sa maîtresse et la présente au roi.

Gabrielle est belle, elle a 16-17 ans et c’est le coup de foudre immédiat d’Henri IV pour « la belle Gabrielle ». Ce n'est pas réciproque de la part de Gabrielle, qui résiste aux avances du roi, mais finit par céder quelques mois plus tard.

Enfin, la belle demoiselle aux cheveux blonds et aux yeux bleus éclatants est à lui !  Le roi est fou de passion pour Gabrielle ; il la comble de cadeaux pour elle mais aussi pour sa famille, ses amis au grand dam de ses conseillers qui connaissent l’état désastreux des finances du pays et du peuple qui souffre.

Elle devient marquise de Monceaux en 1594 à la naissance de César, le premier fils du roi, puis duchesse de Beaufort en 1597 à la naissance de Henriette-Catherine. Leur troisième enfant, Alexandre est baptisé le jour de l’anniversaire du roi lors de festivités où Gabrielle est traitée avec la pompe due à une reine.

Elle a une emprise totale sur le roi et se mêle de tous les sujets y compris de politique. Elle devient le sujet d’inspiration des pamphlétaires qui lui donnent de nombreux autres titres : duchesse d’ordure, putain du roi.

Certes, Gabrielle aimait le luxe, l’argent, les grands domaines et en demandait toujours plus pour elle et pour ses proches mais elle ne peut pas être réduite à cette image dégradante.

Elle aimait sincèrement le roi et lui a apporté ce qui lui manquait le plus, la douceur. C’est elle aussi qui, dans l’ombre, a guidé les choix du roi et son influence a été déterminante. Elle savait que les portes de Paris s’ouvriraient avec la conversion du roi au catholicisme et surtout elle s’est employée à la conclusion de la paix religieuse et à la rédaction de l'édit de Nantes en avril 1598.

Ce sont ces actes forts qui mettent fin à plus de 30 ans de guerres de religion et offrent à la France le retour de la paix.

Pour l’Histoire, il convient de retenir le rôle politique de Gabrielle d’Estrées, la »presque Reine » qui, morte à 25 ans dans d’atroces souffrances alors qu’elle était enceinte de son quatrième enfant, mérite bien un peu de gratitude.

Compte-rendu par Huguette Ferran Lacome

Quelques photos ici.

Présentation de la conférence :

Nous sommes en 1599, contre l’avis du pape et contre l’avis du peuple qui la déteste, Henri IV vient de décider d’épouser Gabrielle d’Estrées.

Qui est donc cette femme à qui le Roi ne peut rien refuser et qu’il a aimée passionnément pendant près de dix ans ? C’est avant tout une jeune femme d’une grande beauté dont le Roi va tomber éperdument amoureux. Gabrielle d’Estrées finira par succomber aux charmes du Roi et lui portera un amour profond. Elle accédera aux titres de Marquise puis de Duchesse et sera traitée presque en Reine le jour de l’anniversaire du Roi. Son influence a été déterminante dans sa prise de position en faveur de la conversion du Roi au catholicisme. Elle œuvre enfin à la conclusion de la paix religieuse puis à la rédaction de l’Edit de Nantes.

La belle Gabrielle d’Estrées, la « presque Reine » morte à 25 ans mérite donc bien un peu de gratitude.